QUALITÉ/SÉCURITÉ
Le nombre des dégâts électriques explose en France
LE MONITEUR.FR -
Publié le 26/02/2016 à 10:06
L’Observatoire national de la sécurité électrique (ONSE) qui
a fêté ses 20 ans en 2015 a présenté ses dernières statistiques concernant
l’insécurité électrique et ses conséquences humaines et financières. Le constat
est inquiétant : le nombre de dégâts électriques a doublé entre 2012 et 2013
pour s’établir à 600.000.
Un quart des 200.000 incendies annuels dans les logements
sont d'origine électrique
© Promotelec - Un quart des 200.000 incendies annuels dans
les logements sont d'origine électrique
2015, l’année de son 20ème anniversaire, a marqué un
tournant dans l’histoire de l’Observatoire national de la sécurité électrique,
co-animé par le Consuel et l’association Promotelec : la collaboration des
différents acteurs a permis de rassembler plus de 80 études et expertises
effectuées en 2014 et de consolider ses statistiques. Et les chiffres ne sont
pas bons.
Alors que les foyers français sont de plus en plus équipés
de biens électroniques, qu’il s’agisse de produits électroménagers ou
multimédia, sollicitant davantage les installations électriques, ce sont 590
000 dégâts électriques qui ont été comptabilisés en 2013, deux fois plus que
l’année précédente.
Des sinistres provoqués par des dégâts subis par les
équipements électriques ou électroniques du logement, du fait d’accidents
électriques d’origine externe (foudre, surtension, surintensité, etc.) et/ou
d’explosions ou d’incendies ayant pris naissance à l’intérieur de l’appareil
(échauffement, défaillance d’un composant, défaut électrique, etc.).
Des dégâts qui chaque années font 3 000 victimes
d’électrisation et 60 d’électrocution et qui seraient responsables d’un quart
des 200 000 incendies qui surviennent en moyenne chaque année dans les quelque
35 millions de logements (dont 29 millions ont plus de 15 ans et datent même
pour 11 millions d’entre eux, d’avant 1949) du pays.
Ces accidents et incendies d’origine électrique ont des
conséquences économiques lourdes : elles sont estimées à plus d’un milliard
d’euros par an par l’ONSE. Ce chiffre intègre à la fois le coût pour les
assureurs et pour les blessés, les décès, les électrocutions et les
électrisations
Diagnostic électrique obligatoire dans les parties communes
À l’issue de la présentation de ces nombreuses données
statistiques, le directeur de la Confédération générale du logement (CGL),
Stéphane Pavlovic, a souligné l’importance de « construire des campagnes de
communication à tous les niveaux et notamment auprès des consommateurs, (…)
afin de les éduquer pour les aider à améliorer eux-mêmes leur propre sécurité
en leur faisant prendre conscience des risques et en leur inculquant les gestes
et comportements pour les supprimer. »
Le décret instaurant le diagnostic électrique à la location
(état de l’installation intérieure d’électricité), obligatoire à chaque
changement de locataire, est attendu. Il permettra d’apporter de nouvelles
données sur l’état des installations électriques dans les logements.
La CGL et le Gresel appuient également en ce moment la
création d’un diagnostic obligatoire dans les parties communes pour vérifier
l’état de l’installation électrique ainsi que la présence et le bon
fonctionnement de l’installation de mise à la terre.
Les autres axes de travail de l’ONSE pour 2016 sont :
– d’actualiser et de consolider les données ;
– de contribuer à généraliser le projet de Recherche des
causes et conséquences en matière d’incendies ;
– d’affiner l’analyse des conséquences économiques des
incendies d’habitation, en particulier le coût pour la société d’un décès ou
d’un blessé dû à l’insécurité électrique ;
– de réfléchir à
l’impact des installations de production et de stockage d’énergie sur la
sécurité électrique.
(1) Gresel : Groupe de réflexion sur la sécurité électrique
dans le logement.
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