RESSOURCES HUMAINES
La tentative de suicide d'une aide-soignante alerte sur les conditions de travail au CHI de Toulon
- HOSPIMEDIA
La tentative de suicide d'une membre du personnel a mis en relief de gros problèmes d'absentéisme au sein de l'Hôpital Clémenceau La Garde, dont les effectifs sont épuisés. La direction du CHI de Toulon-La-Seyne-sur-Mer a lancé une évaluation de la charge de travail mais voit ses marges de manœuvre limitées.
Les faits ont eu lieu vendredi 5 août à l'Hôpital Clémenceau La Garde du CHI de Toulon-La Seyne-sur-Mer (Var). L'aide-soignante, qui a tenté de se défenestrer, en a été empêchée de justesse par ses collègues. Elle a été médicalement prise en charge. L'incident s'est produit dans un contexte d'absentéisme chronique de grande ampleur. "En février 2016, nous avions 85 vacations non pourvues sur l'hôpital Clémenceau, remplacées par des CDD et des intérims. La situation depuis n'a fait que se dégrader. La direction a fait de son mieux, en s'attachant notamment à reprendre les mêmes personnes en intérim pour garantir une continuité", affirme Jean-Éric Lodevic, représentant FO au sein de l'établissement. Un constat partagé par la direction. "Nous faisons appel à l'intérim. Là-dessus, on explose les compteurs. Pour la semaine à venir, je viens de signer vingt contrats pour vingt postes vacants d'aides-soignants et d'infirmiers", confie à Hospimedia Philippe Dugand, directeur adjoint du CHI.
Pourquoi un tel niveau d'absentéisme ? À cause de la typologie des patients pris en charge. Bien qu'Ehpad, l'hôpital Clémenceau accueille des patients relevant plus des services gériatriques, selon les représentants syndicaux comme la direction. "Hausse des soins techniques pour les infirmiers et hausse des besoins en soins de confort pour les aides-soignants, dues à une médicalisation à outrance", épuisent les équipes, selon Jean-Éric Lodevic. Il déplore aussi une prise en charge des patients dégradée et un "manque de bientraitance". "Unité de soins de longue durée (USLD) devenue Ehpad, nous avons pourtant des patients nécessitant des prises en charge de plus en plus lourdes", admet Phillipe Dugand.
Pour la direction, s'il y a bien eu "quelques problèmes d'absentéisme en oncologie", la situation de l'hôpital Clémenceau est bel et bien particulière. Elle a réuni mardi dernier un comité d'hygiène et de sécurité des conditions de travail (CHSCT) exceptionnel. Une évaluation indépendante de la charge de travail des effectifs de la structure va avoir lieu, ainsi qu'une réflexion sur la typologie des patients accueillis. Par ailleurs, un directeur médico-social permanent va être nommé au sein de l'établissement.
Pourquoi un tel niveau d'absentéisme ? À cause de la typologie des patients pris en charge. Bien qu'Ehpad, l'hôpital Clémenceau accueille des patients relevant plus des services gériatriques, selon les représentants syndicaux comme la direction. "Hausse des soins techniques pour les infirmiers et hausse des besoins en soins de confort pour les aides-soignants, dues à une médicalisation à outrance", épuisent les équipes, selon Jean-Éric Lodevic. Il déplore aussi une prise en charge des patients dégradée et un "manque de bientraitance". "Unité de soins de longue durée (USLD) devenue Ehpad, nous avons pourtant des patients nécessitant des prises en charge de plus en plus lourdes", admet Phillipe Dugand.
Divergences sur les solutions à terme
Si le constat est partagé, les solutions à mettre en œuvre divergent, selon les acteurs. Pour Manon Magagnosc, représentante de la CGT qui dénonce "depuis 2012 une hyperconcentration des moyens sur l'hôpital référent de Sainte-Musse", la solution passe par l'embauche de nouveaux personnels au sein de l'hôpital Clémenceau. "Fermer des lits n'est pas envisageable au sein d'un établissement qui a déjà du mal à répondre aux besoins du territoire". À l'inverse, pour Jean-Éric Lodevic, le problème est plus complexe. "C'est une catastrophe générale au sein du CHI, poursuit-il. En oncologie, certains infirmiers déplorent ne pas pouvoir accompagner correctement les patients en fin de vie. L'ARS impose au CHI une maîtrise de la masse salariale ainsi que des effectifs qui rend impossible toute embauche à court terme. Dans ce contexte, la fermeture de lits est la seule option permettant une mise en adéquation des charges de travail et de la capacité des effectifs."Pour la direction, s'il y a bien eu "quelques problèmes d'absentéisme en oncologie", la situation de l'hôpital Clémenceau est bel et bien particulière. Elle a réuni mardi dernier un comité d'hygiène et de sécurité des conditions de travail (CHSCT) exceptionnel. Une évaluation indépendante de la charge de travail des effectifs de la structure va avoir lieu, ainsi qu'une réflexion sur la typologie des patients accueillis. Par ailleurs, un directeur médico-social permanent va être nommé au sein de l'établissement.
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